3 septembre
– C’est sympa ici, dit Lucie en reposant son apéritif
– Oui, je ne connaissais pas, mais j’ai vu une pub, et puis j’ai regardé sur internet, lui répond David en prenant son verre.
– La vue sur le fleuve et vachement sympa. On n’a pas l’impression d’être en pleine ville.
– En plus, pour la suite de la soirée, on peut y aller à pied. Ça fait longtemps qu’on n’a pas dansé…
David a invité Lucie au restaurant. Les enfants passent la soirée chez leurs grands-parents, avant de rentrer pour le dimanche en famille. Le dernier avant la rentrée…
– On a notre deuxième rendez-vous la semaine prochaine, reprend Lucie.
– Notre deuxième rendez-vous ? On n’en a pas déjà eu deux ?
– Je voulais dire avec le docteur Wiesman…
– Ah, oui. Ces rendez-vous…
– Je trouve que ça ne se passe pas si mal pour l’instant, non ?
– Si, on s’en sort bien…
– Mais ?
– Mais je ne sais pas si on peut crier victoire déjà ?
– Non. Ça, c’est sûr, on n’est pas au bout du tunnel…
– Si on commandait ? lance David pour couper court à cette discussion qui le gêne.
– Oui, la carte avait l’air sympa à l’entrée.
Le repas se passe dans le calme. Plus qu’un bilan des vacances, c’est l’anticipation de l’année à venir qui les occupe.
– Tu crois que notre grand va avoir son bac ? Demande Lucie avec toute l’appréhension de son statut de mère.
– C’est qu’il ne l’ait pas qui me surprendrait, répond David rassurant. Il n’est pas bête, ce garçon. Il va s’en sortir facilement.
– Surtout que son frère ne sera pas là pour le distraire. C’est vrai qu’on a de la chance qu’il ait choisi un autre lycée.
Le dessert est fini. Le serveur revient et leur demande s’ils désirent un café. David plonge les yeux dans ceux de sa femme. Est-ce nécessaire ? Le couple choisit de ne pas en prendre. « L’excitation viendra d’autre chose que du café », espère secrètement David.
Dehors, le couple déambule le long du fleuve. Le réaménagement de cette partie des quais est une vraie réussite. Ils croisent de nombreux autres couples, mais aussi pas mal de groupes de différents âges, plus ou moins bruyants, plus ou moins enivrés… Leur promenade les conduit devant un club. Les portes qui s’ouvrent sur les nouveaux arrivants laissent échapper une musique électro entraînante. Malgré leur quarantaine, Lucie et David ont suivi l’évolution musicale. Les enfants sont là pour faire leur éducation. David propose à son épouse d’entrer. Ils n’ont jamais été des clubbeurs déchaînés, mais Lucie est d’accord pour tenter l’expérience.
La population qu’ils découvrent à l’intérieur les surprend un peu. Tous ces jeunes gens ne sont finalement pas différents de ceux qu’ils croisent dans la rue. Les filles, et les femmes, sont juste un peu plus court-vêtues. Lucie, qui pour l’occasion avait mis une jupe offerte par David, ne détone pas trop dans l’ensemble. David laisse rapidement sa veste au vestiaire pour s’adapter à la chaleur suffocante des lieux. Eux qui préfèrent l’ambiance feutrée des bars lounge, où l’on refait le monde entre amis autour de délicieux cocktails, ils en ont pour leur argent. Mais les basses qui leur traversent le corps finissent par les pousser sur la piste.
– C’est pratique pour moi qui ne sais pas danser, ces musiques-là ! hurle David à l’oreille de Lucie.
– Je pense que je pars avec autant de handicap que toi sur ce coup-là, mon chéri, lui répond sa femme en se déhanchant comme une diablesse.
Les pauses au bar sont fréquentes. Si David reste sobre pour les ramener en toute sécurité, Lucie enchaîne les verres de Malibu, en variant seulement le jus de fruits pour les couper.
Il n’est pas encore une heure du matin que Lucie, sérieusement éméchée, abandonne David dans une banquette pour se fondre dans la foule sautillante. Son corps de femme mûre attise la convoitise des jeunes hommes en quête d’un coup mémorable. Si elle repère facilement les puceaux et les rabroue rapidement, Lucie se laisse volontiers frôler par ceux qui montrent plus d’assurance. Des cuisses se glissent dans son entrejambe. Des bites plus ou moins volumineuses tentent de s’immiscer dans sa raie. Lucie goûte de déclencher un tel appétit. Soudain, un corps se fait plus pressant. Un bras l’enserre et un torse musclé se plaque contre son dos. Elle reçoit la bosse qui bute contre son cul comme un hommage à sa sensualité. Lucie tourne la tête et retrouve avec joie David qui lui glisse un baiser dans le cou. Il remonte sa main de la taille à la poitrine de Lucie. Il joue avec ses seins à travers la soie de son chemisier et la dentelle de son soutien-gorge. Les boutons défaits pour supporter la chaleur lui offrent un passage vers la peau douce de la gorge de sa femme. Lucie a passé une main derrière le cou de son homme, lui facilitant ainsi l’accès à son décolleté. Son autre main s’est posée sur la cuisse de David. Son cul moite se dandine à la recherche de la tige tendue de son mari. Il se colle un peu plus à son épouse, montant et descendant dans son dos au rythme d’une musique enivrante. La foule qui les entoure ne prête pas attention à leur étreinte. Lucie fait glisser sa main entre leurs deux corps, à la rencontre des boutons du jean de David. Elle en défait un, deux, trois, passe dans la fente. Elle caresse son homme à travers son boxer. La main qu’il avait glissée dans le chemisier de Lucie est passée sous la dentelle du soutif et joue avec un téton dressé par le désir. Lucie se retourne face à David, mettant un terme à leur jeu de caresses. Elle lui lance un regard de braise. David se demande ce qu’elle attend de lui, hésite, puis lui prend la main et l’entraîne vers la sortie. Ils récupèrent en hâte leur vestiaire, pressent le pas vers leur voiture garée à une centaine de mètres. David démarre en trombe. À l’intérieur du break familial, le silence règne. Lucie caresse du bout des doigts la cuisse de son homme, remonte vers ses boutons encore défaits. Sa main agile finit le travail. David a le jean complètement ouvert. Seul son boxer noir dissimule avec peine son excitation. Lucie passe la main sous l’élastique. Le contact de sa paume sur le sexe brûlant arrache à David un long soupir.
Encore un kilomètre ! Deux ronds-points ! Il se gare sur le trottoir de leur résidence, descend à toute vitesse de la voiture, Lucie le rejoint dans l’allée, lui plaque une main au cul. Alors qu’il actionne la condamnation de la voiture, elle s’affaire à ouvrir la porte d’entrée. Le couple s’engouffre dans l’entrée. Lucie attrape David par le col de sa veste et plaque ses lèvres sur celles de son mari. Elle l’entraîne dans le salon. Leurs deux corps s’affalent sur le divan…
8 septembre
Paul Wiesman se penche sur son épouse, installée derrière le bureau à l’accueil du cabinet. Il jette un œil sur ses seins nus sous sa blouse blanche.
– On attend qui, maintenant ?
– Le couple Martin. Deuxième rendez-vous…
– Les Martin ? C’était quoi leur problème, déjà ?
– Problème d’éjaculation retenue pour lui, absence d’orgasme pour elle.
– Ah oui ! Et on leur avait proposé notre petit jeu de rôles… Ça va être croustillant ! Je ne sais pas si j’aurais besoin de tes services.
– Je ne bouge pas de mon bureau. Tu sonnes, j’arrive. Sinon, tu me raconteras ce soir…
– Ils arrivent à quelle heure ?
– Quinze heures, dans cinq minutes.
– OK ! Pas besoin de les faire passer par la salle d’attente.
– Bien docteur ! minaude la jeune brune.
C’est encore Lucie la première arrivée. Elle attend David dans la rue, feignant de regarder les chaussures dans la boutique qui jouxte le cabinet du docteur Wiesman. David est en retard. Pourtant, son bureau n’est pas loin. Lucie espère qu’il n’a pas oublié leur deuxième rendez-vous. Depuis la nuit de vendredi à samedi, il lui semble encore plus nécessaire.
Lucie, incapable de se concentrer sur la vitrine du chausseur, peste contre son mari. Elle se décide à sonner au cabinet. Tant pis pour David, il la rejoindra plus tard. Mais alors que Lucie laisse la porte se refermer derrière elle avant de s’engager dans l’escalier, elle entend David s’exclamer :
– Hé ! Attends-moi !
– Pas trop tôt !!! Tu faisais quoi ? dit Lucie en se retournant.
– Un dernier coup de fil qui s’est éternisé, je n’arrivais pas à le couper, et l’heure tournait…
– Bon ! On y va ?
– Oui, voilà… Il peut attendre cinq minutes, le père Wiesman.
– Oui, mais moi, plus ! lâche Lucie en montant les premières marches.
L’assistante a ouvert la porte rouge en grand, pour signifier au couple qu’il peut entrer tout de suite.
– Bonjour. Monsieur et madame Martin. Nous venons pour notre deuxième rendez-vous… annonce Lucie d’une voix empruntée.
– Oui, le docteur Wiesman vous attendait.
– Oui, je sais. Excusez notre retard, mais mon mari a eu un contretemps.
– Pas de problème, nous prendrons tout le temps nécessaire à votre cas. Entrez dans le bureau du docteur.
David n’a pas prononcé un mot. Il n’a pas eu un regard pour l’assistante. Dans sa tête reviennent les images de leurs deux corps enlacés. Il préfère regarder Lucie, tellement déterminée à poursuivre cette thérapie. Le couple pénètre dans le grand bureau de Wiesman, qui les accueille chaleureusement :
– Lucie et David ! Bonjour ! Installez-vous, je vous en prie.
– Docteur Wiesman, dit Lucie en lui tendant la main.
Elle le fixe intensément. Elle n’a pas oublié l’orgasme qu’il lui a donné, et la maîtrise de lui-même dont il avait fait preuve. Ah si seulement David…
Le couple s’assied dans un confortable sofa, qui a remplacé les deux fauteuils de la première séance. Machinalement, David et Lucie se collent chacun à un accoudoir, laissant quasiment une place entière entre eux.
– Bien ! Alors… Dites-moi ! Où en êtes-vous ? demande le docteur en s’asseyant derrière son bureau de verre.
– On a fait ce que vous aviez conseillé, se lance Lucie.
– Bien ! Très bien ! Combien avez-vous organisé de rencontres ?
– Dans le cadre de vos préconisations, on va dire deux, poursuit Lucie.
– Dans le cadre de mes préconisations ? Que voulez-vous dire par là ?
– Lieu neutre, sur invitation, avec scénario…
– D’accord. Effectivement, c’est ce que je vous avais demandé de mettre en place. Et donc ? David ? Avez-vous été plus à l’aise pour vous laisser aller ?
– Un peu. Oui ! C’était mieux, en effet.
– Et vous Lucie ?
– Oui, presque aucun souci. Mais ça n’arrange rien !
Le docteur Wiesman se redresse dans son fauteuil, lie ses mains en posant les coudes sur son bureau et interroge Lucie du regard :
– C’est-à-dire, Lucie ? Vous n’avez pas éprouvé de plaisir lors de ces rencontres ?
– Si ! Si ! Pendant les rendez-vous, tout va à peu près bien. Mais en dehors, ça ne s’arrange pas.
Lucie raconte à leur thérapeute, devant David qui s’enfonce dans le divan, la triste conclusion de leur dernière sortie. Elle explique qu’elle était terriblement excitée, et que David semblait l’être tout autant. Puis elle détaille comment son mari a rapidement débandé une fois à leur domicile, et son incapacité à elle de s’abandonner aux caresses buccales et digitales qu’il lui offrait en compensation.
Le docteur Wiesman s’est levé de son fauteuil et s’est assis sur son bureau, face au couple. Il laisse Lucie conclure et reprend :
– Effectivement, Lucie, je peux comprendre votre frustration. Même vos inquiétudes sur la réussite de la thérapie. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai souhaité vous revoir seulement un mois après notre premier rendez-vous.
– C’est sympa ici, dit Lucie en reposant son apéritif
– Oui, je ne connaissais pas, mais j’ai vu une pub, et puis j’ai regardé sur internet, lui répond David en prenant son verre.
– La vue sur le fleuve et vachement sympa. On n’a pas l’impression d’être en pleine ville.
– En plus, pour la suite de la soirée, on peut y aller à pied. Ça fait longtemps qu’on n’a pas dansé…
David a invité Lucie au restaurant. Les enfants passent la soirée chez leurs grands-parents, avant de rentrer pour le dimanche en famille. Le dernier avant la rentrée…
– On a notre deuxième rendez-vous la semaine prochaine, reprend Lucie.
– Notre deuxième rendez-vous ? On n’en a pas déjà eu deux ?
– Je voulais dire avec le docteur Wiesman…
– Ah, oui. Ces rendez-vous…
– Je trouve que ça ne se passe pas si mal pour l’instant, non ?
– Si, on s’en sort bien…
– Mais ?
– Mais je ne sais pas si on peut crier victoire déjà ?
– Non. Ça, c’est sûr, on n’est pas au bout du tunnel…
– Si on commandait ? lance David pour couper court à cette discussion qui le gêne.
– Oui, la carte avait l’air sympa à l’entrée.
Le repas se passe dans le calme. Plus qu’un bilan des vacances, c’est l’anticipation de l’année à venir qui les occupe.
– Tu crois que notre grand va avoir son bac ? Demande Lucie avec toute l’appréhension de son statut de mère.
– C’est qu’il ne l’ait pas qui me surprendrait, répond David rassurant. Il n’est pas bête, ce garçon. Il va s’en sortir facilement.
– Surtout que son frère ne sera pas là pour le distraire. C’est vrai qu’on a de la chance qu’il ait choisi un autre lycée.
Le dessert est fini. Le serveur revient et leur demande s’ils désirent un café. David plonge les yeux dans ceux de sa femme. Est-ce nécessaire ? Le couple choisit de ne pas en prendre. « L’excitation viendra d’autre chose que du café », espère secrètement David.
Dehors, le couple déambule le long du fleuve. Le réaménagement de cette partie des quais est une vraie réussite. Ils croisent de nombreux autres couples, mais aussi pas mal de groupes de différents âges, plus ou moins bruyants, plus ou moins enivrés… Leur promenade les conduit devant un club. Les portes qui s’ouvrent sur les nouveaux arrivants laissent échapper une musique électro entraînante. Malgré leur quarantaine, Lucie et David ont suivi l’évolution musicale. Les enfants sont là pour faire leur éducation. David propose à son épouse d’entrer. Ils n’ont jamais été des clubbeurs déchaînés, mais Lucie est d’accord pour tenter l’expérience.
La population qu’ils découvrent à l’intérieur les surprend un peu. Tous ces jeunes gens ne sont finalement pas différents de ceux qu’ils croisent dans la rue. Les filles, et les femmes, sont juste un peu plus court-vêtues. Lucie, qui pour l’occasion avait mis une jupe offerte par David, ne détone pas trop dans l’ensemble. David laisse rapidement sa veste au vestiaire pour s’adapter à la chaleur suffocante des lieux. Eux qui préfèrent l’ambiance feutrée des bars lounge, où l’on refait le monde entre amis autour de délicieux cocktails, ils en ont pour leur argent. Mais les basses qui leur traversent le corps finissent par les pousser sur la piste.
– C’est pratique pour moi qui ne sais pas danser, ces musiques-là ! hurle David à l’oreille de Lucie.
– Je pense que je pars avec autant de handicap que toi sur ce coup-là, mon chéri, lui répond sa femme en se déhanchant comme une diablesse.
Les pauses au bar sont fréquentes. Si David reste sobre pour les ramener en toute sécurité, Lucie enchaîne les verres de Malibu, en variant seulement le jus de fruits pour les couper.
Il n’est pas encore une heure du matin que Lucie, sérieusement éméchée, abandonne David dans une banquette pour se fondre dans la foule sautillante. Son corps de femme mûre attise la convoitise des jeunes hommes en quête d’un coup mémorable. Si elle repère facilement les puceaux et les rabroue rapidement, Lucie se laisse volontiers frôler par ceux qui montrent plus d’assurance. Des cuisses se glissent dans son entrejambe. Des bites plus ou moins volumineuses tentent de s’immiscer dans sa raie. Lucie goûte de déclencher un tel appétit. Soudain, un corps se fait plus pressant. Un bras l’enserre et un torse musclé se plaque contre son dos. Elle reçoit la bosse qui bute contre son cul comme un hommage à sa sensualité. Lucie tourne la tête et retrouve avec joie David qui lui glisse un baiser dans le cou. Il remonte sa main de la taille à la poitrine de Lucie. Il joue avec ses seins à travers la soie de son chemisier et la dentelle de son soutien-gorge. Les boutons défaits pour supporter la chaleur lui offrent un passage vers la peau douce de la gorge de sa femme. Lucie a passé une main derrière le cou de son homme, lui facilitant ainsi l’accès à son décolleté. Son autre main s’est posée sur la cuisse de David. Son cul moite se dandine à la recherche de la tige tendue de son mari. Il se colle un peu plus à son épouse, montant et descendant dans son dos au rythme d’une musique enivrante. La foule qui les entoure ne prête pas attention à leur étreinte. Lucie fait glisser sa main entre leurs deux corps, à la rencontre des boutons du jean de David. Elle en défait un, deux, trois, passe dans la fente. Elle caresse son homme à travers son boxer. La main qu’il avait glissée dans le chemisier de Lucie est passée sous la dentelle du soutif et joue avec un téton dressé par le désir. Lucie se retourne face à David, mettant un terme à leur jeu de caresses. Elle lui lance un regard de braise. David se demande ce qu’elle attend de lui, hésite, puis lui prend la main et l’entraîne vers la sortie. Ils récupèrent en hâte leur vestiaire, pressent le pas vers leur voiture garée à une centaine de mètres. David démarre en trombe. À l’intérieur du break familial, le silence règne. Lucie caresse du bout des doigts la cuisse de son homme, remonte vers ses boutons encore défaits. Sa main agile finit le travail. David a le jean complètement ouvert. Seul son boxer noir dissimule avec peine son excitation. Lucie passe la main sous l’élastique. Le contact de sa paume sur le sexe brûlant arrache à David un long soupir.
Encore un kilomètre ! Deux ronds-points ! Il se gare sur le trottoir de leur résidence, descend à toute vitesse de la voiture, Lucie le rejoint dans l’allée, lui plaque une main au cul. Alors qu’il actionne la condamnation de la voiture, elle s’affaire à ouvrir la porte d’entrée. Le couple s’engouffre dans l’entrée. Lucie attrape David par le col de sa veste et plaque ses lèvres sur celles de son mari. Elle l’entraîne dans le salon. Leurs deux corps s’affalent sur le divan…
8 septembre
Paul Wiesman se penche sur son épouse, installée derrière le bureau à l’accueil du cabinet. Il jette un œil sur ses seins nus sous sa blouse blanche.
– On attend qui, maintenant ?
– Le couple Martin. Deuxième rendez-vous…
– Les Martin ? C’était quoi leur problème, déjà ?
– Problème d’éjaculation retenue pour lui, absence d’orgasme pour elle.
– Ah oui ! Et on leur avait proposé notre petit jeu de rôles… Ça va être croustillant ! Je ne sais pas si j’aurais besoin de tes services.
– Je ne bouge pas de mon bureau. Tu sonnes, j’arrive. Sinon, tu me raconteras ce soir…
– Ils arrivent à quelle heure ?
– Quinze heures, dans cinq minutes.
– OK ! Pas besoin de les faire passer par la salle d’attente.
– Bien docteur ! minaude la jeune brune.
C’est encore Lucie la première arrivée. Elle attend David dans la rue, feignant de regarder les chaussures dans la boutique qui jouxte le cabinet du docteur Wiesman. David est en retard. Pourtant, son bureau n’est pas loin. Lucie espère qu’il n’a pas oublié leur deuxième rendez-vous. Depuis la nuit de vendredi à samedi, il lui semble encore plus nécessaire.
Lucie, incapable de se concentrer sur la vitrine du chausseur, peste contre son mari. Elle se décide à sonner au cabinet. Tant pis pour David, il la rejoindra plus tard. Mais alors que Lucie laisse la porte se refermer derrière elle avant de s’engager dans l’escalier, elle entend David s’exclamer :
– Hé ! Attends-moi !
– Pas trop tôt !!! Tu faisais quoi ? dit Lucie en se retournant.
– Un dernier coup de fil qui s’est éternisé, je n’arrivais pas à le couper, et l’heure tournait…
– Bon ! On y va ?
– Oui, voilà… Il peut attendre cinq minutes, le père Wiesman.
– Oui, mais moi, plus ! lâche Lucie en montant les premières marches.
L’assistante a ouvert la porte rouge en grand, pour signifier au couple qu’il peut entrer tout de suite.
– Bonjour. Monsieur et madame Martin. Nous venons pour notre deuxième rendez-vous… annonce Lucie d’une voix empruntée.
– Oui, le docteur Wiesman vous attendait.
– Oui, je sais. Excusez notre retard, mais mon mari a eu un contretemps.
– Pas de problème, nous prendrons tout le temps nécessaire à votre cas. Entrez dans le bureau du docteur.
David n’a pas prononcé un mot. Il n’a pas eu un regard pour l’assistante. Dans sa tête reviennent les images de leurs deux corps enlacés. Il préfère regarder Lucie, tellement déterminée à poursuivre cette thérapie. Le couple pénètre dans le grand bureau de Wiesman, qui les accueille chaleureusement :
– Lucie et David ! Bonjour ! Installez-vous, je vous en prie.
– Docteur Wiesman, dit Lucie en lui tendant la main.
Elle le fixe intensément. Elle n’a pas oublié l’orgasme qu’il lui a donné, et la maîtrise de lui-même dont il avait fait preuve. Ah si seulement David…
Le couple s’assied dans un confortable sofa, qui a remplacé les deux fauteuils de la première séance. Machinalement, David et Lucie se collent chacun à un accoudoir, laissant quasiment une place entière entre eux.
– Bien ! Alors… Dites-moi ! Où en êtes-vous ? demande le docteur en s’asseyant derrière son bureau de verre.
– On a fait ce que vous aviez conseillé, se lance Lucie.
– Bien ! Très bien ! Combien avez-vous organisé de rencontres ?
– Dans le cadre de vos préconisations, on va dire deux, poursuit Lucie.
– Dans le cadre de mes préconisations ? Que voulez-vous dire par là ?
– Lieu neutre, sur invitation, avec scénario…
– D’accord. Effectivement, c’est ce que je vous avais demandé de mettre en place. Et donc ? David ? Avez-vous été plus à l’aise pour vous laisser aller ?
– Un peu. Oui ! C’était mieux, en effet.
– Et vous Lucie ?
– Oui, presque aucun souci. Mais ça n’arrange rien !
Le docteur Wiesman se redresse dans son fauteuil, lie ses mains en posant les coudes sur son bureau et interroge Lucie du regard :
– C’est-à-dire, Lucie ? Vous n’avez pas éprouvé de plaisir lors de ces rencontres ?
– Si ! Si ! Pendant les rendez-vous, tout va à peu près bien. Mais en dehors, ça ne s’arrange pas.
Lucie raconte à leur thérapeute, devant David qui s’enfonce dans le divan, la triste conclusion de leur dernière sortie. Elle explique qu’elle était terriblement excitée, et que David semblait l’être tout autant. Puis elle détaille comment son mari a rapidement débandé une fois à leur domicile, et son incapacité à elle de s’abandonner aux caresses buccales et digitales qu’il lui offrait en compensation.
Le docteur Wiesman s’est levé de son fauteuil et s’est assis sur son bureau, face au couple. Il laisse Lucie conclure et reprend :
– Effectivement, Lucie, je peux comprendre votre frustration. Même vos inquiétudes sur la réussite de la thérapie. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai souhaité vous revoir seulement un mois après notre premier rendez-vous.