La matinée commence à être un peu longue. Un peu meurtrie par ses excentricités de la veille, Laure ne tient pas assise. Elle a été volontaire pour chacune des activités proposées par Paul, le formateur. Ce n’était pas pour lui plaire. Un blond un poil rondouillard, ça n’est pas du tout son type. C’était juste pour Laure l’occasion d’être debout, et surtout de s’occuper l’esprit. Car dès qu’elle est inactive, l’envie de revivre des instants aussi forts qu’hier la reprend. Mais maintenant, elle a beau faire le clown, il faut qu’elle prenne l’air. Paul l’a bien remarqué. Il a apprécié toute la matinée la motivation de la jeune femme. Elle qui avait tant de mal à se livrer les premiers jours, est aujourd’hui particulièrement extravertie, et surtout, complètement à l’aise avec son corps. Aussi, sa baisse de régime en fin de matinée ne le surprend qu’à moitié. Paul propose donc à son auditoire la pause déjeuner, un peu plus tôt que d’habitude, vu la qualité du travail produit ce matin.
Les fumeurs se jettent sur leurs paquets et courent dans la rue, les autres rangent paisiblement leurs notes. Laure attend patiemment ses deux copines. Une petite ballade dans Paris est encore prévue, et aujourd’hui, Claire voudrait qu’on mange indien. Paul s’avance et propose de se joindre à elles. « Comme ça, dit-il, on reprendra quand on voudra ! » Les femmes se consultent rapidement du regard et acceptent. Dans la rue toujours aussi agitée, Laure prend une cigarette, plus par habitude que par besoin. Elle n’a pas le temps de trouver son briquet que déjà, une flamme vacille sous son nez. Elle accepte le geste de Paul, et, après sa première bouffée, le remercie poliment.
Le petit groupe avance vers le cœur de la ville. Claire demande à Paul s’il connaît une adresse d’indien pas loin. Bien sûr, lui, le Parisien, connaît sa ville comme sa poche. L’adresse indiquée semble cependant un peu loin, un quart d’heure à pied, pas de métro juste à côté… Tant pis, Claire veut faire son caprice.
– Laissez-moi mon Indien pour ce midi, et promis, je fais pas ma chef pour choisir ce soir.
– Tu parles ! lui rétorque Brigitte. Qui c’est qui a choisi depuis lundi soir ?
– Ouais, peut-être, mais là, je vous jure que ce soir je remets mon estomac entre vos mains !
Ces deux-là se connaissent bien, et leur petit numéro est rodé. Paul leur déclare qu’il n’a vraiment plus grand-chose à leur apprendre. Mais Laure reste en retrait, songeuse. Elle qui démarre au quart de tour pour rentrer dans leurs fausses querelles est restée étonnement silencieuse. « Indien, se dit-elle, c’est vachement épicé cette cuisine. Et avec ce que j’ai pris hier soir, je ne sais pas si c’est une bonne idée ». Ce n’est pas qu’elle ressente une véritable douleur, tout juste une petite gêne, mais elle se connaît et préférerait ne pas aller au-devant des désagréments. Alors elle se ravise.
– Les filles, je suis désolée, mais je crois que je vais pas venir.
– Ah non ! Tu vas pas encore nous lâcher, s’indigne Brigitte.
– T’as déjà raté le couscous hier soir, renchérit Claire. Au fait, t’as fait quoi ? Tu t’es couché comme les poules ?
Laure est bien embarrassée. Elle n’a jamais su mentir, et elle ne se voit pas trop annoncer au petit groupe qu’elle a passée plus d’une heure dans un sex-shop à s’envoyer des inconnus.
– Christian me manque un peu, alors je m’occupe pour pas trop y penser…
– Celle-là, alors, elle est vraiment amoureuse !
– Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un Robert qui l’attend pour tout faire à la maison, ma chère Brigitte.
– Ça, c’est sûr que là, c’est presque mieux qu’une semaine de vacances pour moi, ce stage. Rien à faire, pas de popote, pas de devoir conjugal…La vie, quoi !
– Parce que pour toi, la vie, c’est sans sexe ?!
– Tu crois que c’est du sexe avec mon Robert ?
– Ah ! Pardon !… N’empêche que votre indien, je le sens pas. Je vais me prendre un sandwich et puis je retourne à la salle ; j’ai pas mal de retard dans mes notes.
– Tu veux un coup de main ? lui propose Paul.
– Tu vas pas nous lâcher toi aussi, gémit Claire.
– Non, je vous lâche pas, mais Laure était toujours en scène ce matin, alors je vais l’aider à se remettre à jour dans ses notes.
– Bon, OK, on va faire le voyage toutes seules. Tu viens Brigitte ? En route vers les origines de notre civilisation !
Voilà ! Deux de moins ! Laure se demande maintenant comment elle va se débarrasser de Paul. Il a beau être sympa, il est un peu collant ce midi.
– T’es sûre de vouloir juste un sandwich ? Parce que sinon, j’ai mon appart pas loin, on peut bosser avec un plateau télé.
– C’est sympa, mais je crois que je préfère me la jouer cool, tu vois.
– OK, mais tu sais, tu vas te bousiller les boyaux à manger que des sandwichs industriels !
– Oh tu sais, mes boyaux…
– Allez, laisse-toi tenter par un bon sandwich maison, alors… J’en ai pour deux secondes, on sera à deux pas de la salle, et puis j’ai plein de livres pour ta bibliographie.
C’est vrai qu’il a des arguments, le garçon. Et puis, un petit cours particulier, ça fera enrager ses deux copines. Laure est vraiment tentée. En plus, elle est à court d’arguments pour refuser. Elle ne va quand même pas lui balancer qu’elle voudrait bien être seule pour s’astiquer le clito. Alors vogue la galère… Laure suit Paul vers son petit refuge.
– Tu sais, c’est pas vraiment chez moi. C’est un copain qui m’héberge le temps du stage.
– Ah bon, t’es pas Parisien ?
– Si, pur jus ! Mais du XIIIème, alors comme ça, j’évite le métro le matin et le soir. Et puis mon pote et plutôt du genre accueillant…Surtout qu’il est à 10.000 km d’ici.
– Ah bon ?
– Oui, il est steward. Il est parti lundi pour le Japon, et il ne revient que demain.
à peine le temps d’échanger quelques banalités qu’ils sont déjà au pied de l’immeuble de l’ami de Paul. Il compose le code et la gâche libère la porte.
– Tu vas voir, c’est magnifique. L’appart est au dernier étage ; on a une superbe vu sur le sacré cœur et sur Montmartre…
– J’adore ce coin, ça ne ressemble tellement pas à Paris.
– C’est vrai que ça faisait un peu village, mais ça a bien changé quand même.
Ils s’engouffrent dans un ascenseur spacieux et Paul appuie sur le 6. Les portes se ferment et Laure se demande dans quoi elle s’est encore embarquée. Il faudra vraiment qu’elle apprenne à dire non, un jour. L’ascenseur s’immobilise et s’ouvre sur un vaste hall. Une seule porte leur fait face. Paul sort ses clés et l’ouvre. « Après toi » lance-t-il à Laure qui s’engage dans un long couloir décoré de tableaux contemporains. Elle trouve cette déco moderne fort à son goût et se dit que ça doit bien payer, steward. Le couloir débouche dans un très vaste living tout en baies vitrées.
– Ouaaah ! la vue !…
– Je t’avais dit que c’est pas mal.
– C’est mieux que pas mal, c’est merveilleux !
Laure se colle à la vitre et contemple la vue. De son côté, Paul s’affaire à ranger un peu son bazar de célibataire. Il ramasse rapidement ce qui traîne et pousse une porte qui doit être celle de sa chambre, mais se ravise immédiatement.
– Oups !
– Quoi ?
– Je crois qu’Eric est rentré plus tôt que prévu !
Dans sa précipitation, Paul n’a pas complètement refermé la porte. En revenant vers la cuisine, Laure entraperçoit un corps nu sur le lit, allongé sur le ventre. Elle profite que Paul ait la tête dans le frigo pour s’attarder un peu sur ce corps alangui. Une peau bien hâlée, une chevelure brune entretenue, des muscles fins mais pas un poil de graisse, et un joli petit cul rebondi !
– Vraiment, la vue est magnifique, lance-t-elle à Paul qui lui tourne le dos.
– Tu comprends pourquoi je préfère être ici plutôt que de rentrer dans mon immeuble plein de chinois.
– Alors, là, je crois que je comprends, oui ! En tout cas, moi, je rentrerais pas dans le XIIIème non plus !
Laure rejoint Paul dans l’immense cuisine. Il prépare deux énormes sandwich. Il a déjà disposé harmonieusement salade et tomates cerises.
– Tu veux quoi dedans ?
– Parce qu’en plus, j’ai le choix ?!
– Installez-vous, Madame, dit-il en tirant une chaise. Aujourd’hui, nous avons du jambon parisien, du thon rouge, ou du véritable salami danois.
– Va pour le salami, si c’est du « véritable… ».
– Ah ça oui, Eric l’a rapporté la semaine dernière de son dernier vol à Copenhague.
– Et pour le couscous, il va à Marrakech ?
– Ah ah ah ! Tu crois pas si bien dire…Il ne fait pratiquement jamais ses courses à Paris ! Tu bois quoi ?
– Tu me proposes ?…
Paul ouvre une cave de cuisine et énumère quelques rouges et des rosés, sans doute tous des bons crus.
– T’as pas plutôt du Coca ?
– Non, mais si tu patientes deux minutes, il y a une petite épicerie dans le coin qui doit pouvoir me dépanner.
– Non, non, c’est pas la peine, je vais prendre du rosé, mais je serai pompette cet après-midi…
– D’un point de vue pédagogique, ça pourrait être intéressant, mais pour l’éthique, ça craint un peu !
Paul semble prendre à cœur de satisfaire son invitée.
– Prends le temps d’admirer encore un peu la vue, dans cinq minutes maxi, tu as ton verre de Coca !
– Bon, OK, merci !
Paul reprend le long couloir et disparaît rapidement derrière la lourde porte. Laure se replace devant la baie vitrée, bien décidée à obéir à Paul. Cette vue est à couper le souffle, pour elle qui vient de province. Mais c’est une autre vue qui occupe son esprit. Celle de ce corps magnifique nu sur le lit. Cinq minutes ! Ça devrait suffire pour se faire un peu de bien devant une si belle vue ! Laure s’approche de la porte entrebâillée, glisse un regard tendu à l’intérieur de la chambre.
Eric, toujours dans un profond sommeil, s’est retourné et gît maintenant sur le dos, impudiquement exposé. La jeune femme détaille son visage fin, pas vraiment beau, mais charmant. Les yeux de Laure glissent vers le torse aux pectoraux bien dessinés et totalement glabres. Puis viennent les abdominaux juste comme il faut, se terminant en pointe sur un pubis tout aussi démuni de poils. La jeune femme a inconsciemment commencé à faire glisser une main entre ses seins, qu’elle sent tendus à travers sa tunique. Ce qu’elle découvre un peu plus bas lui fait pincer les lèvres d’envie.
Le sexe d’Eric, circoncis, est légèrement gonflé par un début d’érection « nocturne ». Laure défait ses deux premiers boutons et caresse son téton délicatement. Quelle bonne idée de ne pas avoir mis de sous-vêtements ce matin. De son autre main, elle défait les boutons de son pantalon et part à l’assaut de sa toison. Sa main effleure le haut de sa chatte dans un mouvement circulaire de plus en plus grand, qui la fait passer à chaque fois un peu plus près de son clito, en prenant soin de ne pas y toucher. Sa main change maintenant de téton, et la caresse devient agacement. Laure ne peut retenir un profond soupir.
Elle n’a pas quitté des yeux le sexe d’Eric, et se demande ce qui peut provoquer un tel état. Elle aimerait en être la cause et se met à imager cette tige dans sa main. Elle la frôlerait d’un doigt, d’un contact juste suffisant pur l’amener à l’érection totale. Puis elle embrasserait le gland, juste pour en deviner le goût. Enfin, elle l’empoignerait pour la branler énergiquement jusqu’à souiller ce torse brun du blanc de son sperme. Laure s’est appuyée contre l’embrasure de la porte, à moitié à l’intérieur de la chambre. Elle pétrit ses seins tour à tour, et s’astique maintenant le bouton sans retenue. Son souffle haletant et son cœur battant bourdonnent à ses oreilles.
Elle sent alors une main s’emparer de son sein libre, alors qu’une bouche lui dépose un baiser dans le cou. Elle reconnaît Paul qui s’est collé derrière elle. Cinq minutes déjà ! Envoyant balader le peu de morale qui lui restait, Laure s’abandonne aux caresses de Paul, les yeux rivés à Eric. La main de Paul rejoint la sienne sur sa chatte et l’accompagne dans ses caresses. Il délaisse ses seins pour faire glisser son index sur la colonne vertébrale de la jeune femme. Sa main descend encore et glisse maintenant entre les fesses de Laure, pour atteindre son petit œillet. Elle goûte pleinement à cette double caresse, sentant son orgasme monter.
Laure se détache alors de Paul, se retourne face à lui et lui glisse dans un souffle « Attends deux secondes, je reviens tout de suite… ». Elle se précipite dans la pièce principale à la recherche de son sac. Le retrouvant pendu à une chaise, elle l’ouvre et y cherche le précieux cadeau de Christian. Elle en extirpe fébrilement une capote et serre la boite presque vide, comme pour remercier son amour d’un si beau présent. Au moment de remettre la boite au fond de son sac, elle se ravise et la ressort. Franchement, ça serait trop bête de passer à côté d’une telle occasion ! Elle replonge sa main et prend un deuxième étui. Elle repose son sac, respire profondément et repart vers la chambre. Le spectacle qui s’offre à ses yeux la cloue sur le seuil. Paul, déjà nu, s’est agenouillé au bord du lit, entre les cuisses d’Eric. Le mouvement de sa tête ne laisse aucune ambiguïté. Attiré lui aussi par l’érection naissante de son colocataire, il a commencé à le sucer. Réveillé par la surprise, Eric s’est redressé en appui sur ses avant-bras. Il lance un large sourire à Laure.
– Dis donc, t’es pas rentré tout seul… Bonjour !
– Non, répond Paul en interrompant sa fellation, Je te présente Laure.
Laure rend poliment son sourire à Eric et s’approche du lit. La situation prend une tournure qu’elle n’avait pas envisagée. Ces deux hommes sont donc amants. Elle s’allonge auprès d’Eric, sur le côté, la tête en appui sur son bras replié.
– Vas-y, Paul, continue, ne sois pas gêné.
– Mais tu ne me gênes pas, Laure, bien au contraire.
– Tu sais, reprend Eric, on est totalement bi, et pas jaloux du tout !
– Tant mieux, je compte bien en profiter totalement. Mais vas-y, Paul, continue, j’ai envie de vous regarder.
Les yeux pleins de désir, Paul reprend le gland d’Eric entre ses lèvres et le suce comme un cornet à la framboise. D’une main, il malaxe délicatement les couilles de son compagnon. Son autre main enserre la tige bien raide, mais demeure immobile. Seul son pouce s’anime sur le frein d’Eric. Laure dévore des yeux le visage de Paul, fascinée par son expertise, et envieuse de cette queue. Elle avance son corps à la rencontre de son voisin de couche, et pose la tête sur sa poitrine. Sa main rejoint celle de Paul et son pouce vient lui aussi caresser la base du gland turgescent. Elle sent la respiration d’Eric devenir de plus en plus profonde. Tournant légèrement la tête, Laure embrasse un téton, puis le mordille. Le souffle rapide du beau brun indique que sa jouissance est proche.
– Arrête Paul ! Ne le fais pas jouir !
– T’en veux une part, ma petite Laure…
– Oui, mais pas comme ça !
Joignant le geste à la parole, Laure a déjà commencé à faire valser ses habits à travers la chambre. Puis elle déroule un préservatif sur la bite d’Eric. Elle se glisse comme une chatte à califourchon sur son corps, faisant face à Paul. Comprenant ses intentions, ce dernier se saisit de la colonne de chair et la frotte sur la fente de Laure. Il joue avec comme si elle n’était qu’un sex-toy, terriblement réaliste. Il en agace le clitoris, la fait coulisser entre les lèvres, la pointe à l’entrée du vagin et la retire pour revenir sur le clitoris. Laure le supplie de la lui mettre. Enfin, entrouvrant largement les lèvres de deux doigts, il l’enfonce profondément dans le trou luisant de mouille.
Laure lâche un léger râle, soulagée de se sentir enfin remplie par cette queue qui l’attirait tant. Les bras tendus en appui sur le torse d’Eric, elle commence à faire monter et descendre son bassin très lentement, pour déguster chaque centimètre de pénétration. Paul, un instant en arrêt devant le plaisir de son élève, recommence à lui exciter son petit bouton. Il en profite pour branler de sa paume la queue d’Eric, au rythme de ses va-et-vient. Sentant le plaisir de ses partenaires monter un peu trop vite, il se redresse et monte sur le lit, debout face à Laure, lui offrant sa bite raide. La jeune femme va enfin connaître le plaisir de goûter à deux sexes en même temps. Elle pense alors à Christian. Lui qui aime tant évoquer ce fantasme lors de leurs ébats, il serait certainement fou de la voir à ce moment précis. Elle entrouvre ses lèvres et gobe le gland de Paul. Elle l’avale et le recrache au tempo de sa chevauchée. Elle va jouir, elle le sent ; l’excitation est trop forte !
Les fumeurs se jettent sur leurs paquets et courent dans la rue, les autres rangent paisiblement leurs notes. Laure attend patiemment ses deux copines. Une petite ballade dans Paris est encore prévue, et aujourd’hui, Claire voudrait qu’on mange indien. Paul s’avance et propose de se joindre à elles. « Comme ça, dit-il, on reprendra quand on voudra ! » Les femmes se consultent rapidement du regard et acceptent. Dans la rue toujours aussi agitée, Laure prend une cigarette, plus par habitude que par besoin. Elle n’a pas le temps de trouver son briquet que déjà, une flamme vacille sous son nez. Elle accepte le geste de Paul, et, après sa première bouffée, le remercie poliment.
Le petit groupe avance vers le cœur de la ville. Claire demande à Paul s’il connaît une adresse d’indien pas loin. Bien sûr, lui, le Parisien, connaît sa ville comme sa poche. L’adresse indiquée semble cependant un peu loin, un quart d’heure à pied, pas de métro juste à côté… Tant pis, Claire veut faire son caprice.
– Laissez-moi mon Indien pour ce midi, et promis, je fais pas ma chef pour choisir ce soir.
– Tu parles ! lui rétorque Brigitte. Qui c’est qui a choisi depuis lundi soir ?
– Ouais, peut-être, mais là, je vous jure que ce soir je remets mon estomac entre vos mains !
Ces deux-là se connaissent bien, et leur petit numéro est rodé. Paul leur déclare qu’il n’a vraiment plus grand-chose à leur apprendre. Mais Laure reste en retrait, songeuse. Elle qui démarre au quart de tour pour rentrer dans leurs fausses querelles est restée étonnement silencieuse. « Indien, se dit-elle, c’est vachement épicé cette cuisine. Et avec ce que j’ai pris hier soir, je ne sais pas si c’est une bonne idée ». Ce n’est pas qu’elle ressente une véritable douleur, tout juste une petite gêne, mais elle se connaît et préférerait ne pas aller au-devant des désagréments. Alors elle se ravise.
– Les filles, je suis désolée, mais je crois que je vais pas venir.
– Ah non ! Tu vas pas encore nous lâcher, s’indigne Brigitte.
– T’as déjà raté le couscous hier soir, renchérit Claire. Au fait, t’as fait quoi ? Tu t’es couché comme les poules ?
Laure est bien embarrassée. Elle n’a jamais su mentir, et elle ne se voit pas trop annoncer au petit groupe qu’elle a passée plus d’une heure dans un sex-shop à s’envoyer des inconnus.
– Christian me manque un peu, alors je m’occupe pour pas trop y penser…
– Celle-là, alors, elle est vraiment amoureuse !
– Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un Robert qui l’attend pour tout faire à la maison, ma chère Brigitte.
– Ça, c’est sûr que là, c’est presque mieux qu’une semaine de vacances pour moi, ce stage. Rien à faire, pas de popote, pas de devoir conjugal…La vie, quoi !
– Parce que pour toi, la vie, c’est sans sexe ?!
– Tu crois que c’est du sexe avec mon Robert ?
– Ah ! Pardon !… N’empêche que votre indien, je le sens pas. Je vais me prendre un sandwich et puis je retourne à la salle ; j’ai pas mal de retard dans mes notes.
– Tu veux un coup de main ? lui propose Paul.
– Tu vas pas nous lâcher toi aussi, gémit Claire.
– Non, je vous lâche pas, mais Laure était toujours en scène ce matin, alors je vais l’aider à se remettre à jour dans ses notes.
– Bon, OK, on va faire le voyage toutes seules. Tu viens Brigitte ? En route vers les origines de notre civilisation !
Voilà ! Deux de moins ! Laure se demande maintenant comment elle va se débarrasser de Paul. Il a beau être sympa, il est un peu collant ce midi.
– T’es sûre de vouloir juste un sandwich ? Parce que sinon, j’ai mon appart pas loin, on peut bosser avec un plateau télé.
– C’est sympa, mais je crois que je préfère me la jouer cool, tu vois.
– OK, mais tu sais, tu vas te bousiller les boyaux à manger que des sandwichs industriels !
– Oh tu sais, mes boyaux…
– Allez, laisse-toi tenter par un bon sandwich maison, alors… J’en ai pour deux secondes, on sera à deux pas de la salle, et puis j’ai plein de livres pour ta bibliographie.
C’est vrai qu’il a des arguments, le garçon. Et puis, un petit cours particulier, ça fera enrager ses deux copines. Laure est vraiment tentée. En plus, elle est à court d’arguments pour refuser. Elle ne va quand même pas lui balancer qu’elle voudrait bien être seule pour s’astiquer le clito. Alors vogue la galère… Laure suit Paul vers son petit refuge.
– Tu sais, c’est pas vraiment chez moi. C’est un copain qui m’héberge le temps du stage.
– Ah bon, t’es pas Parisien ?
– Si, pur jus ! Mais du XIIIème, alors comme ça, j’évite le métro le matin et le soir. Et puis mon pote et plutôt du genre accueillant…Surtout qu’il est à 10.000 km d’ici.
– Ah bon ?
– Oui, il est steward. Il est parti lundi pour le Japon, et il ne revient que demain.
à peine le temps d’échanger quelques banalités qu’ils sont déjà au pied de l’immeuble de l’ami de Paul. Il compose le code et la gâche libère la porte.
– Tu vas voir, c’est magnifique. L’appart est au dernier étage ; on a une superbe vu sur le sacré cœur et sur Montmartre…
– J’adore ce coin, ça ne ressemble tellement pas à Paris.
– C’est vrai que ça faisait un peu village, mais ça a bien changé quand même.
Ils s’engouffrent dans un ascenseur spacieux et Paul appuie sur le 6. Les portes se ferment et Laure se demande dans quoi elle s’est encore embarquée. Il faudra vraiment qu’elle apprenne à dire non, un jour. L’ascenseur s’immobilise et s’ouvre sur un vaste hall. Une seule porte leur fait face. Paul sort ses clés et l’ouvre. « Après toi » lance-t-il à Laure qui s’engage dans un long couloir décoré de tableaux contemporains. Elle trouve cette déco moderne fort à son goût et se dit que ça doit bien payer, steward. Le couloir débouche dans un très vaste living tout en baies vitrées.
– Ouaaah ! la vue !…
– Je t’avais dit que c’est pas mal.
– C’est mieux que pas mal, c’est merveilleux !
Laure se colle à la vitre et contemple la vue. De son côté, Paul s’affaire à ranger un peu son bazar de célibataire. Il ramasse rapidement ce qui traîne et pousse une porte qui doit être celle de sa chambre, mais se ravise immédiatement.
– Oups !
– Quoi ?
– Je crois qu’Eric est rentré plus tôt que prévu !
Dans sa précipitation, Paul n’a pas complètement refermé la porte. En revenant vers la cuisine, Laure entraperçoit un corps nu sur le lit, allongé sur le ventre. Elle profite que Paul ait la tête dans le frigo pour s’attarder un peu sur ce corps alangui. Une peau bien hâlée, une chevelure brune entretenue, des muscles fins mais pas un poil de graisse, et un joli petit cul rebondi !
– Vraiment, la vue est magnifique, lance-t-elle à Paul qui lui tourne le dos.
– Tu comprends pourquoi je préfère être ici plutôt que de rentrer dans mon immeuble plein de chinois.
– Alors, là, je crois que je comprends, oui ! En tout cas, moi, je rentrerais pas dans le XIIIème non plus !
Laure rejoint Paul dans l’immense cuisine. Il prépare deux énormes sandwich. Il a déjà disposé harmonieusement salade et tomates cerises.
– Tu veux quoi dedans ?
– Parce qu’en plus, j’ai le choix ?!
– Installez-vous, Madame, dit-il en tirant une chaise. Aujourd’hui, nous avons du jambon parisien, du thon rouge, ou du véritable salami danois.
– Va pour le salami, si c’est du « véritable… ».
– Ah ça oui, Eric l’a rapporté la semaine dernière de son dernier vol à Copenhague.
– Et pour le couscous, il va à Marrakech ?
– Ah ah ah ! Tu crois pas si bien dire…Il ne fait pratiquement jamais ses courses à Paris ! Tu bois quoi ?
– Tu me proposes ?…
Paul ouvre une cave de cuisine et énumère quelques rouges et des rosés, sans doute tous des bons crus.
– T’as pas plutôt du Coca ?
– Non, mais si tu patientes deux minutes, il y a une petite épicerie dans le coin qui doit pouvoir me dépanner.
– Non, non, c’est pas la peine, je vais prendre du rosé, mais je serai pompette cet après-midi…
– D’un point de vue pédagogique, ça pourrait être intéressant, mais pour l’éthique, ça craint un peu !
Paul semble prendre à cœur de satisfaire son invitée.
– Prends le temps d’admirer encore un peu la vue, dans cinq minutes maxi, tu as ton verre de Coca !
– Bon, OK, merci !
Paul reprend le long couloir et disparaît rapidement derrière la lourde porte. Laure se replace devant la baie vitrée, bien décidée à obéir à Paul. Cette vue est à couper le souffle, pour elle qui vient de province. Mais c’est une autre vue qui occupe son esprit. Celle de ce corps magnifique nu sur le lit. Cinq minutes ! Ça devrait suffire pour se faire un peu de bien devant une si belle vue ! Laure s’approche de la porte entrebâillée, glisse un regard tendu à l’intérieur de la chambre.
Eric, toujours dans un profond sommeil, s’est retourné et gît maintenant sur le dos, impudiquement exposé. La jeune femme détaille son visage fin, pas vraiment beau, mais charmant. Les yeux de Laure glissent vers le torse aux pectoraux bien dessinés et totalement glabres. Puis viennent les abdominaux juste comme il faut, se terminant en pointe sur un pubis tout aussi démuni de poils. La jeune femme a inconsciemment commencé à faire glisser une main entre ses seins, qu’elle sent tendus à travers sa tunique. Ce qu’elle découvre un peu plus bas lui fait pincer les lèvres d’envie.
Le sexe d’Eric, circoncis, est légèrement gonflé par un début d’érection « nocturne ». Laure défait ses deux premiers boutons et caresse son téton délicatement. Quelle bonne idée de ne pas avoir mis de sous-vêtements ce matin. De son autre main, elle défait les boutons de son pantalon et part à l’assaut de sa toison. Sa main effleure le haut de sa chatte dans un mouvement circulaire de plus en plus grand, qui la fait passer à chaque fois un peu plus près de son clito, en prenant soin de ne pas y toucher. Sa main change maintenant de téton, et la caresse devient agacement. Laure ne peut retenir un profond soupir.
Elle n’a pas quitté des yeux le sexe d’Eric, et se demande ce qui peut provoquer un tel état. Elle aimerait en être la cause et se met à imager cette tige dans sa main. Elle la frôlerait d’un doigt, d’un contact juste suffisant pur l’amener à l’érection totale. Puis elle embrasserait le gland, juste pour en deviner le goût. Enfin, elle l’empoignerait pour la branler énergiquement jusqu’à souiller ce torse brun du blanc de son sperme. Laure s’est appuyée contre l’embrasure de la porte, à moitié à l’intérieur de la chambre. Elle pétrit ses seins tour à tour, et s’astique maintenant le bouton sans retenue. Son souffle haletant et son cœur battant bourdonnent à ses oreilles.
Elle sent alors une main s’emparer de son sein libre, alors qu’une bouche lui dépose un baiser dans le cou. Elle reconnaît Paul qui s’est collé derrière elle. Cinq minutes déjà ! Envoyant balader le peu de morale qui lui restait, Laure s’abandonne aux caresses de Paul, les yeux rivés à Eric. La main de Paul rejoint la sienne sur sa chatte et l’accompagne dans ses caresses. Il délaisse ses seins pour faire glisser son index sur la colonne vertébrale de la jeune femme. Sa main descend encore et glisse maintenant entre les fesses de Laure, pour atteindre son petit œillet. Elle goûte pleinement à cette double caresse, sentant son orgasme monter.
Laure se détache alors de Paul, se retourne face à lui et lui glisse dans un souffle « Attends deux secondes, je reviens tout de suite… ». Elle se précipite dans la pièce principale à la recherche de son sac. Le retrouvant pendu à une chaise, elle l’ouvre et y cherche le précieux cadeau de Christian. Elle en extirpe fébrilement une capote et serre la boite presque vide, comme pour remercier son amour d’un si beau présent. Au moment de remettre la boite au fond de son sac, elle se ravise et la ressort. Franchement, ça serait trop bête de passer à côté d’une telle occasion ! Elle replonge sa main et prend un deuxième étui. Elle repose son sac, respire profondément et repart vers la chambre. Le spectacle qui s’offre à ses yeux la cloue sur le seuil. Paul, déjà nu, s’est agenouillé au bord du lit, entre les cuisses d’Eric. Le mouvement de sa tête ne laisse aucune ambiguïté. Attiré lui aussi par l’érection naissante de son colocataire, il a commencé à le sucer. Réveillé par la surprise, Eric s’est redressé en appui sur ses avant-bras. Il lance un large sourire à Laure.
– Dis donc, t’es pas rentré tout seul… Bonjour !
– Non, répond Paul en interrompant sa fellation, Je te présente Laure.
Laure rend poliment son sourire à Eric et s’approche du lit. La situation prend une tournure qu’elle n’avait pas envisagée. Ces deux hommes sont donc amants. Elle s’allonge auprès d’Eric, sur le côté, la tête en appui sur son bras replié.
– Vas-y, Paul, continue, ne sois pas gêné.
– Mais tu ne me gênes pas, Laure, bien au contraire.
– Tu sais, reprend Eric, on est totalement bi, et pas jaloux du tout !
– Tant mieux, je compte bien en profiter totalement. Mais vas-y, Paul, continue, j’ai envie de vous regarder.
Les yeux pleins de désir, Paul reprend le gland d’Eric entre ses lèvres et le suce comme un cornet à la framboise. D’une main, il malaxe délicatement les couilles de son compagnon. Son autre main enserre la tige bien raide, mais demeure immobile. Seul son pouce s’anime sur le frein d’Eric. Laure dévore des yeux le visage de Paul, fascinée par son expertise, et envieuse de cette queue. Elle avance son corps à la rencontre de son voisin de couche, et pose la tête sur sa poitrine. Sa main rejoint celle de Paul et son pouce vient lui aussi caresser la base du gland turgescent. Elle sent la respiration d’Eric devenir de plus en plus profonde. Tournant légèrement la tête, Laure embrasse un téton, puis le mordille. Le souffle rapide du beau brun indique que sa jouissance est proche.
– Arrête Paul ! Ne le fais pas jouir !
– T’en veux une part, ma petite Laure…
– Oui, mais pas comme ça !
Joignant le geste à la parole, Laure a déjà commencé à faire valser ses habits à travers la chambre. Puis elle déroule un préservatif sur la bite d’Eric. Elle se glisse comme une chatte à califourchon sur son corps, faisant face à Paul. Comprenant ses intentions, ce dernier se saisit de la colonne de chair et la frotte sur la fente de Laure. Il joue avec comme si elle n’était qu’un sex-toy, terriblement réaliste. Il en agace le clitoris, la fait coulisser entre les lèvres, la pointe à l’entrée du vagin et la retire pour revenir sur le clitoris. Laure le supplie de la lui mettre. Enfin, entrouvrant largement les lèvres de deux doigts, il l’enfonce profondément dans le trou luisant de mouille.
Laure lâche un léger râle, soulagée de se sentir enfin remplie par cette queue qui l’attirait tant. Les bras tendus en appui sur le torse d’Eric, elle commence à faire monter et descendre son bassin très lentement, pour déguster chaque centimètre de pénétration. Paul, un instant en arrêt devant le plaisir de son élève, recommence à lui exciter son petit bouton. Il en profite pour branler de sa paume la queue d’Eric, au rythme de ses va-et-vient. Sentant le plaisir de ses partenaires monter un peu trop vite, il se redresse et monte sur le lit, debout face à Laure, lui offrant sa bite raide. La jeune femme va enfin connaître le plaisir de goûter à deux sexes en même temps. Elle pense alors à Christian. Lui qui aime tant évoquer ce fantasme lors de leurs ébats, il serait certainement fou de la voir à ce moment précis. Elle entrouvre ses lèvres et gobe le gland de Paul. Elle l’avale et le recrache au tempo de sa chevauchée. Elle va jouir, elle le sent ; l’excitation est trop forte !